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XXème siècle

La guerre de 1914-1918 stimule la production industrielle intéressant la défense nationale. Mais elle frappe les industries alimentaires, la savonnerie, le travail des cuirs et de la soie, le tourisme et même l’agriculture.

Entre 1919 et 1939, si la vie quotidienne devient plus facile et plus agréable, l’économie poursuit, dans certains secteurs, l’évolution commencée trois quarts de siècle auparavant. La culture du blé disparaît presque complètement, les oliviers sont négligés, la production de la soie s’effondre, la forêt perd tout intérêt. Beaucoup de restanques, c’est à dire de terrasses au flanc des coteaux, abandonnées, se couvrent de pins et de broussailles. Par contre, on produit de plus en plus de fruits et de légumes. Le vin constitue la principale ressource des agriculteurs, bien que parfois il se vende mal.

Dans l’ensemble l’industrie végète, même à la Seyne. Par contre, certaines activités commencent une belle ascension : métiers du bâtiment , agences immobilières, métiers intéressant l’automobile.

Le Tourisme se développe, mais les touristes ne sont plus les mêmes qu’autrefois : on compte beaucoup moins d’étrangers, beaucoup plus de français, souvent peu fortunés. Le long de la côte les villas se multiplient, ces propriétés étant toutefois beaucoup moins vastes que celles constituées avant la Grande Guerre.

La guerre de 1939-1945 atteint directement le Var. Le 27 novembre 1942, Toulon attire l’attention du monde entier. Avant l’Aube, l’armée allemande tente de s’emparer de la flotte française, qui aux termes d’accords passés avec le Führer-Chancelier, doit rester libre. En quelques heures, les équipages sabordent cent bâtiments dont trois cuirassés, sept croiseurs, douze sous-marins. L’opération Lila ne fait l’objet que d’une mention désabusée dans le journal de Guerre de l’Oberkommando der Wehrmacht.

La bataille se déroule, cette fois sur le sol même du département et entraîne attaques aériennes, 400 morts à Toulon le 27 novembre 1943, destruction sur les voies ferrées, Carnoules est dans la région, la « capitale » du sabotage ferroviaire, exécutions de résistants. Ceux-ci et leurs amis sont d’ailleurs, pratiquement, les maîtres du Haut et du Moyen Var en 1944.

Enfin, le 15 août de cette année, dans la nuit, des commandos français débarquent au Cap Nègre et au Trayas. Au matin, trois divisions américaines prennent pied sur les plages de la Nartelle, du Drammont, d’Agay, de Cavalaire, de Panpelonne. Les jours suivants, ce sont les troupes du général de Lattre-de-Tassigny qui arrivent dans le Golf de Grimaud. Seule la libération de Toulon exige de sérieux combats et la redoutable batterie du Cap Capet ne se rend que le 28 août. Les forces alliées, accueillies et guidées par presque tous le Varois, ont avancé si rapidement que les destructions sont dans l’ensemble, peu importantes.

La flotte revient à Toulon le 13 septembre.

Après quelques années, le Var s’engage sur une voie nouvelle.

La terre que l’on cultive encore est presque exclusivement consacrée aux productions d’un certain prix : fleurs, fruits, primeurs et surtout, vins de qualité. Les oliviers connaissent un regain de faveur.

La principale source de revenus est maintenant le climat et la beauté du pays.

Depuis le XVIe siècle, Hyères séduit ses visiteurs. Aujourd’hui tout le département attire les foules. Qui ne connaît pas Saint-Tropez ? Le nombre de résidences secondaires, inoccupées les trois quart de l’année, ne cesse de s’accroître. En 1970, les allogènes, français ou étrangers possèdent 54% des terrains privés de Sainte-Maxime. L’été, dans l’ensemble du Var, le chiffre de la population quadruple, mais, sur la côte, il est multiplié par dix.

Se côtoient donc maintenant le tourisme, l’industrie, surtout les chantiers navals et la construction des demeures de vacances, des villas, des immeubles collectifs, l’activité de la Marine à Toulon, Hyères, Fréjus, celle de l’Artillerie à Draguignan et Canjuers, enfin l’agriculture, contrainte de ne plus être exactement ce qu’elle fut un millénaire durant.

Instaurer un équilibre entre de tels éléments, dissemblables et rarement complémentaires, n’est pas chose aisée. C’est pourtant, la mission essentielle des hommes d’aujourd’hui.