"Lucien Hervé, de l'architecture sacrée à l'architecture moderne"
Exposition temporaire présentée du 16 septembre au 30 décembre 2022.
"Lucien Hervé, de l'architecture sacrée à l'architecture moderne"
Né le 7 août 1910 en Hongrie, László Elkán, plus connu sous le nom de Lucien Hervé, est l’un des plus grands photographes d’architecture. Nous lui devons de nombreuses images de Chandigarh, en Inde, de Brasilia et de l'abbaye du Thoronet dans le Var, ainsi que des témoignages picturaux du siège de l’Unesco ou de la pyramide du Louvre.
Les photographies de Lucien Hervé sont le reflet d’une pensée à la fois humaniste et architecturale, qui atteint son apogée lors de ses années de collaboration avec Le Corbusier à partir de 1949. Ce dernier en a fait son photographe attitré après une longue série de clichés pris en un après-midi sur le chantier de la Cité radieuse à Marseille.
Inventeur du Modulor, contraction de module et nombre d’Or, qui a pour objet d’adapter son architecture à la morphologie humaine, Le Corbusier a été le premier à théoriser l’usage du nombre d’Or dans son métier. Cette proportion géométrique, qui aurait servi aux bâtisseurs d'autrefois pour construire les édifices sacrés, illustrée par l’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci, que l’on retrouve également dans la proportion d’Euclide, a pour objet de proportionner un bâtiment aux dimensions du corps humain. Il est à noter que chez l’humain, le rapport de la hauteur totale à la hauteur du nombril est égale au nombre d’Or. Pour Le Corbusier, ce système de construction basé sur le nombre d’or est le plus adapté à une architecture d'après-guerre mue par une logique urbaniste de reconstruction, de normalisation et de rationalisation. Le modulor sera systématiquement utilisé par Le Corbusier à partir de 1950, est l’équilibre qui en découle, mis en valeur à travers l’objectif de Lucien Hervé. Ainsi, La Cité Radieuse à Marseille ou Notre Dame du Haut à Ronchamp en sont les exemples les plus célèbres.
Le travail de Lucien Hervé, fruit de soixante années de prises de vues, se caractérise par des cadrages qui rendent le sujet presque abstrait, grâce à des vues plongées ou obliques, une volonté de sobriété sans jamais se démarquer de la volonté d’équilibre des édifices du Corbusier.
Les œuvres proposées, issues de la collection départementale d’art contemporain du Var,offrent, à travers l’objectif de Lucien Hervé, un regard croisé sur les applications, anciennes et contemporaines, de cette divine proportion, en architecture.
Affiche Expo Lucien Herve (597 ko)