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FondsIntituléTypeLieuxContenuDateDétail
Mémoires de Guerres
Documents divers de Marcel Garnierdocument numériséDraguignan (Var, France)

Chevalier de la Légion d'Honneur depuis 1919, plusieurs fois cité, blessé de guerre, Marcel Garnier est un Saint-Cyrien de 1914. Il a connu les tranchées puisque, pendant 3 ans, il commanda un compagnie d'infanterie sur les fronts d'Argonne, de Verdun et de Champagne. Puis, en novembre 1917, il fut affecté sur sa demande dans l'aviation de bombardement de nuit en qualité de capitaine observateur. Il fut abattu en combat aérien et fait prisonnier en septembre 1918.

http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14357
Mémoires de Guerres
Objets de Marcel Garnierobjet
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14367
Mémoires de Guerres
Archives d'Alphonse Selvaggi au camp de Galgenbergdocument numérisé
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14392
Mémoires de Guerres
Dessins d'Albéric Dreux au camp de Wurzburgdocument numérisé

Albéric Dreux, soldat du 8e régiment d'infanterie, 5ème compagnie. Il est né à Lens le 11 septembre 1895. Il est fait prisonnier au bois d'Ailly le 5 mai 1915 et il est emprisonné ensuite au camp de Galgenberg à Wurzburg

1915 - 1918http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14393
Mémoires de Guerres
Archives d'Alphonse Selvaggi à Constancedocument numérisé
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14395
Mémoires de Guerres
Archives d'Alphonse Selvaggi en Suissedocument numérisé

Il arrive en Suisse le 15 décembre 1917 après un séjour de trois mois au camp de Konstanz

http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14396
Mémoires de Guerres
Archives de Marius Sauterondocument numériséBagnols-en-Forêt (Var, France)

Textes de citations:

Cité à l'ordre n° 313 du 324° 123 du 20.6.18, soldat d'un allant merveilleux, et d'une grande résistance morale. A servi sa pièce aux combats des 9 et 10 juin sans arrêt, en dépit de la violence du feu, et ne s'est retiré qu'après épuisement complet de ses munitions.

Cité à l'ordre du Régiment le 31.7.18 n° 506. Très bon soldat, s'est particulièrement distingué pendant les journées du 18 au 21 juillet 18, faisant preuve d'un élan remarquable chargé d'appuyer de par son feu, l'attaque d'un village, a rempli consciencieusement sa mission sous un violent bombardement de l'ennemi.

 

Blessures:

le 19.12.16: Pieds gelés

le 20.8.18: à Soissons [...] cuisse gauche

le 31.5.17: à Monthaut, bras gauche [...]

http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14406
Mémoires de Guerres
Archives de Marius Giaccherodocument numérisé

Détail des services et mutations diverses:

Inscrit sous le n°16 de la liste dans le canton d'Aups [...] absent, service armé, engagé volontaire pour quatre ans, le 14 juin 1909, à la mairie de Toulon. Incorporé à compter du 14 juin 1909. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour. Passé au 1er Bataillon de marche du [...] le 24 mars 1911. Passé au 4e régiment [...] coloniale le 8 avril 1912. Certificat de [...]. Passé dans la réserve de l'armée [...] le 14 juin 1913. 2) Proposé pour une pension de retraite de 3e [...] pour amputation avant bras gauche au tiers supérieur par la Commission de réforme d'Orléans du 9 mars 19??. 1) Rappel [...........]. 2) Arrivé au sorps le 9 avril 1914 (4). Admis à une pension de retraite de ??? francs par décret du 21 juillet 19??. Se retire à [...] (Var). Blessé le 16 septembre 1914 à [...]. Amputé de l'avant bras gauche au tiers supérieur le 23 septembre 1914. Admis à la pension de retraite par décision du 21 juillet 19??, notifié le 30 juillet 19??. D.O.M. pp. 95% art 1er loi du 22.3.19?? par la comission de réforme de Toulon du 29 oct. 1937 pour [...] au membre supérieur gauche: a) amputation de l'avant bras 85%. b) [...] du moignon 10% = 95%. (arrêt El [...]).

Dégagé de toute obligation militaire le ??.10.1937

Campagnes:

Contre l'Allemagne du 2 août 1914 au 9 mars 19??. [...] e, guerre du 24 mars 1911 au 8 avril 1912.

Blessures:

Blessé le 16.9.1914 à [...] ([...] amputé de l'avant-bras droit).

 

 

 

 

 

 

http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14443
Mémoires de Guerres
Certificat "Mort pour la Patrie" d'Augustin Gebelin, soldat au 23ème Bataillon de Chasseurs à Pieddocument numériséBrovès (Var, France, commune disparue ; .... - 1970)
23/7/1915http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14480
Mémoires de Guerres
Certificat "Mort pour la Patrie" de Paul Fouques, soldat au 7e Bataillon de Chasseurs à Pieddocument numérisé
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14481
Mémoires de Guerres
Photographies de Louis Lombard des Arcs (1880-1944)document numérisé
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14482
Mémoires de Guerres
Extrait du journal Le Petit provençal, du 6 septembre 1914 évoquant la création d’un ouvroir pour confectionner des vêtements aux réfugiés belges de Draguignandocument numériséDraguignan (Var, France)
6/9/1914 - 6/9/1914http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14484
Mémoires de Guerres
Article du Petit Provençal du 22 octobre 1914: « Les correspondances militaires. Comment il faut libeller les adresses »document numériséDraguignan (Var, France)
22/10/1914 - 22/10/1914http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14486
Mémoires de Guerres
Article du Petit Provençal concernant la mise à disposition gratuite de cartes postales pré-remplies pour les soldats, sur le modèle des cartes anglaises.document numériséDraguignan (Var, France)
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14487
Mémoires de Guerres
Extrait du Journal Le Petit provençal du 30 septembre 1914 au sujet des réquisitions de chevauxdocument numériséDraguignan (Var, France)
30/9/1914 - 30/9/1914http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14488
Mémoires de Guerres
Carte postale de la scierie de Vidauban (début XXe siècle)document numériséVidauban (Var, France)
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14489
Mémoires de Guerres
Journal Le Petit Provençal du 3 décembre 1914 au sujet de la protection des soldats contre le froiddocument numériséDraguignan (Var, France)
3/12/1914 - 3/12/1914http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14490
Mémoires de Guerres
Photographie du soldat Alban de Villeneuve portant un gilet en peau de mouton.document numériséDraguignan (Var, France)
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14491
Mémoires de Guerres
Article du Petit Provençal sur la tournée de Félix Mayol, chanteur populaire toulonnais, auprès des blessés et des soldats prêts à partir pour le front (20 novembre 1914).document numériséToulon (Var, France)
20/11/1914 - 20/11/1914http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14492
Mémoires de Guerres
Article dans Le Petit Provençal « Un beau geste de Mayol », chanteur populaire toulonnais, parti en tournée pour chanter au profit des blessés de la guerre (19 octobre 1914).document numériséToulon (Var, France)
19/10/1914 - 19/10/1914http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14493
Mémoires de Guerres
Carte postale d’Auguste Longinotti du 27e bataillon de chasseurs à pieddocument numérisé
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14497
Mémoires de Guerres
Cartes postales et photographies des frères Blancard (Eugène, Gabriel et Antoine)document numériséDraguignan (Var, France)

 

La Guerre de 1914-1918 

Journal-Récit de Gabriel BLANCARD

Dès la fin du mois de juin, alors que l'assassinat du prince héritier d'AUTRICHE, François-Ferdinand, à SARAJEVO, le 28 juin 1913, créait déjà une très grande tension internationale, nous apprenons que notre soeur Mymy, jusqu'alors si heureuse à LILLE et admirablement gâtée par son mari, était tombée malade et que sa maladie donnait même de sérieuses inquiétudes ! Malgré les soins des sommités médicales qui l’entouraient son état empirait et notre mère part en juillet pour LILLE, bientôt suivie de notre père, les nouvelles reçues pouvant laisser craindre une issue fatale.

 Nous attendions, anxieux, à DRAGUIGNAN et à GRASSE, les lettres que nous adressaient nos parents, lorsque les bruits de guerre qui avaient pris naissance se confirment et la mobilisation paraît inévitable. Elle est décrétée le 2 août à 16 heures ! Je dois rejoindre mon corps sans délai d’après mon fascicule de mobilisation et dès le 3 août au matin je prends en gare de GRASSE le premier train pour me rendre à ORANGE, au 55eme d'artillerie. Je laisse ma chère Suzanne seule et éplorée ! Qu’allions-nous devenir et quand nous reverrons-nous, si nous avons un jour cette joie ?

 De son côté Eugène que je n’avais eu ni le temps ni l’occasion de revoir, part lui-même pour NIMES où il doit rejoindre le 19e régiment d'artillerie, laissant sa femme et ses trois enfants, et la séparation est encore plus pénible pour eux car elle pose une question de vie matérielle qu’il va bien falloir solutionner. Pendant ce temps, ne voulant pas être bloqué à LILLE et se heurter aux difficultés de circulation ferroviaire que la mobilisation a certainement entraînées, et même à une avance allemande  qui peut se produire dans le Nord, notre père quitte Mymy toujours très souffrante et notre mère et arrive non sans peine à regagner DRAGUIGNAN. Il n'y retrouvera qu'Antoine et y reprendra immédiatement la direction de son commerce, abandonnée par Eugène. M.BRESSOUX ayant lui-même pris sa retraite et cessé son association avec notre père quelques années auparavant.

 

Notre mère, Mymy et son mari, mobilisé sur place, vont se trouver enfermés à LILLE par l'occupation allemande et pendant de longues semaines et même plusieurs mois, notre père et Antoine  à DRAGUIGNAN, Eugène et moi sur le front, nous allons rester sans aucune nouvelle des Lillois auxquels nous ne cessons de penser.

 Dès les 14 août notre cousin Henri JOURDAN, caporal au 112eme régiment d'infanterie est tué à l'assaut du bois de MONCOURT. Marius BRESSOUX est lui-même tué devant DIEUZE. Tandis que nous sommes devant cette ville où les Allemands nous attendent en toute tranquillité avant de commencer leur marche en avant, j'ai la joie de rencontrer Eugène qui vient, avec sa colonne, ravitailler nos batteries. Quelle émotion nous étreint !

 Peu après, nous reculons, poursuivis par les ennemis qui attaquent en force et nous allons, par LUNEVILLE, jusqu’autour de VERDUN où nous nous installons sur la défensive et où nous resterons jusqu’à la fin de l’année 1915.

 J’apprends successivement, en septembre, la disparition de notre cousin germain Jean CHOGNARD, caporal-chef dans un régiment du XVeme Corps,et vraisemblablement déchiqueté par un obus et la mort glorieuse de mes bons amis, Paul VIAL, camarade d’enfance, sous-lieutenant de chasseurs alpins et Henri LAURE, jeune avocat stagiaire au Barreau de GRASSE. Je les avais rencontrés tous deux sur le front, au détour d’un chemin et par hasard, quelques jours avant leur décès. A la même époque, Maurice SEGOND, notre ami de DRAGUIGNAN, lieutenant au 55eme Régiment  d’artillerie, comme moi, est tué à la crête des CUMIERES, près de VERDUN.

 

Je ne puis, dans ce journal, m’étendre longuement sur tous les événements de guerre auxquels nous avons été personnellement mêlés Eugène, Antoine et moi. Je me contenterai donc de noter les faits les plus important et strictement familiaux qui ont jalonné les longues années pendant lesquelles nous sommes restés tous trois mobilisés et loin de tous les nôtres.

 Le 10 décembre 1914, notre mère, dont nous étions toujours sans nouvelles est arrivée à MARSEILLE où, rencontrant à la gare un draçénois, elle apprend enfin, avec quelle joie, que ses trois fils son vivants ! Elle ne tarde pas à retrouver notre père à DRAGUIGNAN et peut encore embrasser Antoine qui va sous peu être mobilisé à son tour, mais qui n'est pas parti jusqu'alors. Elle nous a raconté ultérieurement les tentatives extraordinaires qu'elle avait faites pour essayer de traverser les lignes pour se rendre en HOLLANDE. Notre soeur était enfin hors de danger, abritée dans un des beaux hôpitaux de LILLE, l’hôpital Saint-Antoine, car son logement avait été entièrement détruit lors des premiers bombardements de LILLE et notre mère n'avait plus qu'un désir : rentrer chez elle et revoir ou tout au moins avoir des nouvelles siens. Partie à pied, à plusieurs reprises, de LILLE, elle n'avait pu, chaque fois, poursuivre sa route, malgré des jours et des nuits de marche et une existence misérable tant en ce qui concerne sa nourriture que ses abris pour la nuit. Enfin elle avait réussi à se faire porter sur une liste officielle de malades à évacuer et, après avoir été transportée en chemin de fer en Hollande, elle avait pris dans ce pays un bateau pour l'ANGLETERRE, avait traversé ensuite la Manche et enfin s'était retrouvée en France d’où elle avait regagné DRAGUIGNAN le plus rapidement possible.

 

            Le 17 décembre Antoine mobilisé part pour MONTELIMAR où il rejoint le dépôt de son régiment, le 52eme régiment d'infanterie. Notre mère qui n'avait pu passer que quelques jours avec lui, à son retour de LILLE, ira le voir à MONTELIMAR quelques mois après, avant qu'il ne parte pour le front.

             Mon régiment est à MONGEVILLE (Meuse) depuis le 5 septembre. Nos batteries sont en position à la côte 304. J'apprends la présence d'Eugène dans les environs. Je vais le voir et lui-même viendra à plusieurs reprises me rendre visite et déjeuner avec moi à notre popote d'officiers.

 

1915- janvier- je rencontre a MONGEVILLE  le docteur PIERRUGUES de GRASSE (notre ami et notre médecin),Antoine ROUBEAU, parfumeur, directeur de la maison PILAR & CLERGUES, de VENCE, avocat à GRASSE. Nous nous réunissons tous les quatre un certain jour. Je ne devais plus jamais revoir ni PIERRUGUES , envoyé aux DARDANELLES dans la suite et victime là-bas d’un accident mortel ni ROUBEAU qui, surmené par les fatigues de la guerre (il était caporal d'infanterie) fit une grave dépression nerveuse et mourut dans la maison de santé et où il avait été envoyé.

 JUIN-  Des permissions de quarante-huit heures sont octroyées aux officiers, pour se rendre à BAR-LE-DUC et y rencontrer leur famille. Je m'entends, par correspondance, avec Eugène et nous faisons venir à BAR-LE-DUC, à la fois notre père, notre mère, Madeleine et Suzanne que nous retrouvons tous deux ! Nous passons dans un petit appartement meublé de la ville, deux journées de joie ! C'était notre première rencontre depuis le deux août 1914 avec nos parents et nos chères compagnes.

 JUILLET- Mon groupe d'artillerie quitte MONTGEVILLE et s'installe à BETHELAINVILLE, à huit kilomètres de VERDUN. Je suis major de cantonnement et chargé de distribuer les permis de circulation aux habitants que je connais bien vite. J'apprends dès mon arrivée à  LIVRY qu'Antoine est près de VERDUN avec son régiment. Il a été envoyé, du dépôt, sur le front, directement aux tranchées des EPARGES, de sinistre mémoire et dans lesquelles, brusquement, il prend contact avec la terrible réalité de la guerre. En arrivant sur le front il était affecté au 99eme bataillon de marche puis au 328eme RI comme caporal. J'envoie mon ordonnance (le fidèle SERRE, qui restera avec moi jusqu'en 1918) en reconnaissance et il découvre le régiment d'Antoine au camp des Romains où je vais bien vite le voir et passer un moment avec lui. Il vient ensuite cantonner à BELLEVILLE où je lui rends de nouveau visite et il obtient une permission pour venir passer une journée avec moi. Il est reçu à notre popote d'officiers, fort aimablement, par le capitaine LAUGIER qui préside et par mes camarades.

 AOUT- Antoine, atteint de fièvre typhoïde est envoyé à l'hôpital de GLORIEUSE près de VERDUN où je vais le voir des que je suis avisé de son hospitalisation. Je le trouve presque remis d’ailleurs et je retourne le voir alors qu'il est sur pieds et sur le point d’être renvoyé à son dépôt où il retourne au début septembre, à LANDERNEAU.

 NOVEMBRE- Je reçois la visite d'Eugène qui doit quitter la région de VERDUN et vient passer quelques heures avec moi avant son départ. À la même époque je reçois également la visite de notre cousin germain Paul CHOGNARD, qui, officier de la marine marchande, a été mobilisé comme observateur de ballons captifs (saucisses) et se trouve autour de VERDUN où il a appris la présence de mon régiment. Il a une voiture automobile à sa disposition et passe une partie de la journée avec moi.

 DECEMBRE- notre régiment quitte BETHELAINVILLE et s'installe à LIVRY LA PERCHE où j'apprends le décès de mon beau-frère Edouard RAMOGER, tué sur le front accidentellement. Il avait été mobilisé comme maréchal des logis d'artillerie et blessé dès le début de la guerre, d'un éclat d’obus au bras.

 

Évacué sur un hôpital de LYON, il y contracte une fièvre cérébro-spinale qui, pendant quelques jours, fait très sérieusement craindre pour sa vie. Rétabli presque miraculeusement, mais très diminué physiquement, il est proposé pour la réforme. Il proteste avec tant d'énergie devant le conseil de réforme, car il veut continuer à servir, que celui-ci le verse dans l'Auxiliaire, comme inapte au service actif. Il réussit néanmoins à se faire affecter à une unité de transport automobile et lors du premier voyage qu'il effectue sur le front comme chef de convoi, il est écrasé sur le siège de son camion par un véhicule qu'il croisait ! Ils meurt sur le coup. Il avait 24 ans.

 Le 20 juin 1915, Eugène obtient une citation à l'ordre de la division. Il est de nouveau cité le 19 juillet 1916, à l'ordre de sa formation, citation qui sera élevée, en janvier 1918, à l'ordre de la division

1916-Dès le début janvier je reçois la visite de mon ami Henri DUFORT de GRASSE qui, mobilisé dans l'artillerie, est passé dans l'aviation. Il est pilote dans une escadrille de reconnaissance à VERDUN et, ayant appris la présence à LIVRY de mon régiment il vient me voir avec une voiture de son escadrille. Il me suggère l'idée de faire venir Suzanne à BAR-LE-DUC où il pourra de temps à autre me conduire pour la voir. Grâce à son père, Suzanne obtient l'autorisation nécessaire et s'installe à BAR-LE-DUC. Nous allons la voir avec DUFORT fin janvier et nous la ramenons en voiture à LIVRY LA PERCHE, au milieu de la nuit. Nous effectuons le voyage de nuit à travers tous les postes de l'armée dont le quartier général est à SOUILLY que nous devons traverser. Nous installons Suzanne sous nos jambes, à même le plancher de la voiture,  sous une grande couverture qui la dissimule entièrement et nous arrivons sans anicroche à LIVRY où ma logeuse (la mère MOREL, excellente vieille femme) est enchantée de recevoir ma femme, et l’installe dans une petite pièce de l’immeuble où elle sera bien cachée et à l'abri des curiosités de mes camarades dont certains logent dans la même maison et qui ignoreront sa présence pendant toute la durée de son séjour (huit semaines).Elle est ravitaillée par mon ordonnance avec les services de notre popote.

 FEVRIER-  Le 16, à 10 heures du soir, arrivée de DUFORT qui veut absolument ramener Suzanne à BAR-LE-DUC, les Allemands devant attaquer sur VERDUN le lendemain 17, fête de l'Empereur. Au milieu de la nuit nous partons dans un petit véhicule que DUFORT a pu se procurer à grand peine et nous arrivons à BAR-LE-DUC où je laisse Suzanne.

 Avec le groupe des échelons dans la forêt de BETHELAINVILLE. Rien de ce produit le lendemain, ni les jours suivants, mais le 21 : déclenchement de l'attaque et  LIVRY LA PERCHE est copieusement bombardé. Quelle satisfaction pour moi d'avoir pu, grâce à l'obligeance de mon ami, mettre Suzanne à l'abri. Le jour même nous évacuons LIVRY et je m'installe

 MARS-  Je rencontre dans cette forêt, mon ami d'enfance Augustin MORARD qui, caporal d'infanterie, monte en ligne devant DOUAUMONT avec son régiment. Il est très déprimé et ne pensant pas pouvoir sortir de l'enfer où il va rentrer, il me fait ses ultimes recommandations et me laisse tout ce qu'il possède de précieux sur lui et en particulier plusieurs pièces d'or qu'il avait conservées jusque-là. Je le vois partir, la mort dans l'âme.

 AVRIL : notre groupe, presque anéanti à la côte 304,(plusieurs officiers tué et de nombreux canons détruits)est relevé et nous allons au repos à PRETZ sur Marne. J’avise immédiatement Suzanne qui est alors près de TURIN, chez sa tante THOMAS (sœur de Mme RAMOGER) et lui demande de venir à St DIZIER.

Le lendemain, rentrant à PRETZ, j’envoie SERRE chercher Suzanne avec un petit cabriolet trouvé sur place et il la ramène à notre cantonnement, où elle passe trois jours avec moi.

 Fin avril, nous partons pour la Belgique, où nous allons rester plusieurs mois, dans les dunes de CONGILE, en face d’OSTENDE occupé par l’ennemi.

Je reste plus d’un mois sans nouvelles des miens, la correspondance ne nous ayant pas suivis.

MAI : DECES de notre grand-mère BELLA   Les courriers arrivent enfin et je reçois une lettre de notre mère, d'une date déjà ancienne, m'apprenant le décès de notre bonne grand-mère BELLA qui a succombé à DRAGUIGNAN à une crise cardiaque après une longue et douloureuse agonie. J'en suis bouleversé. Nous n'avions pas connu notre grand-père BLANCARD et notre grand-mère BLANCARD était décédée alors que nous étions tous encore bien jeunes (1896). Nous avions dont naturellement reporté notre affection sur nos grands-parents BELLA et tous deux avaient disparu sans qu'il nous soit possible de les embrasser au préalable !

             Je vais en permission de huit jours à DRAGUIGNAN ! On vient, en effet, d'établir des permissions régulières pour toutes les troupes, officiers et soldats. Elles doivent, sauf interruption forcée en cas de graves événements de guerre, se renouveler tous les quatre mois. Quelle joie de nous retrouver en famille. Je reçois alors, pour la première fois depuis 1913, notre soeur Mymi qui a réussi à obtenir son évacuation de LILLE comme malade et qui vit maintenant chez nos parents.

 Suzanne, à la fin de ma permission, repart avec moi pour PARIS. En passant à TOULON nous nous arrêtons un jour, nous embrassons notre tante Marthe CHOGNARD (soeur de notre père) que je vois pour la dernière fois car elle devait décéder quelques mois après.

 JUIN-Je suis toujours à  COXYDE, en Belgique, où j’apprends le décès de mon ami DUFORT, qui fut si gentil pour moi lorsqu'il me permit de vivre trois semaines avec Suzanne à LIVRY LA PERCHE. Son avion avait été abattu par un appareil de chasse ennemi  et, les parachutes n'étant pas encore en usage à cette époque, il s'était écrasé au sol et fut tué sur le coup ! Je restai très affecté par cette triste nouvelle.

             Eugène qui ne se trouvait plus dans le même secteur que moi, jouissait bien entendu, comme nous tous, des permissions périodiques qui nous étaient accordées mais je ne le rencontrai plus, ni sur le front, ni en permission, jusqu'en avril 1917, au moment du décès de notre père dont je parlerai plus tard.

 

JUILLET-AOUT-Antoine va suivre à JOINVILLE les cours d'officier et il se trouve à l'école avec notre cousin germain Adrien BLANCARD, mobilisé dans l'infanterie. Ce dernier, à la fin du cours, sera nommé sous-lieutenant et affecté à un régiment de tirailleurs algériens avec lequel il fera campagne jusqu'à la fin de la guerre et participera à de très dures attaques. Antoine n'est pas reçu officier mais il est nommé sergent en attendant de pouvoir suivre d'autres cours.

 SEPTEMBRE- Nous quittons la BELGIQUE pour aller dans la SOMME participer à la de fin de la grande offensive montée pour délivrer VERDUN. Nous y resterons plus d'un mois, dans la boue ! Le régiment d'Antoine est dans notre secteur et je pars à sa recherche. Je le retrouve un certain jour, tout à fait sur le front, mais aux tranchées de deuxième ligne et, lorsque je l'aperçois, il est en train de jouer aux cartes dans un abri creusé sous terre, au fond d'une tranchée. Pendant que nous causons, des tirs violents de grosse artillerie sont déclenchés par l'ennemi sur l'arrière de nos tranchées. Je me demande ce que vont devenir mon ordonnance et mon cheval laissés à quelques centaines de mettre derrière un mince bouquet d'arbres. Je quitte Antoine avant la nuit car il est bien difficile de s'orienter et de circuler dans le lassis des tranchées qui sillonnent les champs bourbeux de la SOMME. Je suis inquiet pour notre frère car son régiment doit attaquer sous peu. Je ne retrouve plus ni SERRE ni mon cheval. Ils ont dû pour fuir le bombardement, reculer fort loin et ce n'est qu'après de longues recherches que je les aperçois et que je puis rentrer avec eux dans mon secteur.

 Fin septembre, je rencontre le docteur DELAGE de GRASSE, chirurgien chef d'une formation d'hôpital de campagne installée tout près de nous.

 OCTOBRE- nous quittons la SOMME pour aller au repos, très en arrière dans l'OISE. J'ai le plaisir de rencontrer de nouveau Antoine qui, la veille de l'attaque par son régiment, a été désigné pour aller suivre à l'arrière un cours de chef de section. C’est au PLESSIS sur BULLE, dans l’AISNE, que nous nous rencontrons.

 Dès mon arrivée au cantonnement de repos du SAULCHOY-GALLET, où nous devons rester deux ou trois semaines, j'avise Suze qui est à PARIS et qui vient à CRENE où je la retrouve dans un petit hôtel envahi par la troupes et où elle a va rester. Je lui envoie dès de lendemain mon fidèle SERRE qui la ramène au SAULCHOY-GALLET où, comme nous sommes à l'arrière, je puis la présenter à la popote de notre groupe où elle prend quelques repas avec nous. Elle restera plus d'une semaine avec moi.

 DECEMBRE-  Je suis en permission et prends Suzanne au passage à PARIS. Nous allons directement à AGAY où nous passons quarante-huit heures au Grand-hôtel. Nous rencontrons Paul CHOGNARD, qui est passé dans l'aviation maritime et qui se trouve à St RAPHAEL Il vient déjeuner avec nous et chaque matin, pendant les deux jours vécus à l'hôtel, il vient évoluer en hydravion devant nos fenêtres et nous saluer au passage. Nous allons ensuite à DRAGUIGNAN terminer la permission.

 En septembre, Antoine, de passage à PARIS, rejoignant son dépôt de LANDERNEAU avait rencontré notre cousin Eugène RIGORD qui était alors dans un hôpital de la capitale à la suite d’une blessure reçue sur le front. Ils avaient passé ensemble quelques heures agréables. Avant d'être envoyé à JOINVILLE Antoine fait un stage d’élève-officier à la ROCHE sur YON (dépôt du 13e R.I.).

             Au cours de l'année, Eugène avait été nommé sous-lieutenant. J'apprends cette nouvelle avec plaisir car sa situation sera plus facile à tous points de vue.

1917- Nous sommes revenus en BELGIQUE, toujours dans le même secteur. La Cour de BELGIQUE est installée à la PANNE, à quelques kilomètres de COXYDE où nous nous trouvons et nous allons de temps à autre dans cette petite ville très animée du fait de la présence du roi, de la reine et de tout qui reste du gouvernement belge. Je rencontre plusieurs fois la reine, promenant à cheval.

 Le 24 janvier 1917, décédait à TOULON notre tante Marthe CHOGNARD.

 6 AVRIL 1917 : Décès de notre père : Dans l'après-midi du 6 avril, je suis appelé dans l'abri de notre commandant de groupe, le commandant DURAND, qui vient de recevoir une dépêche lui apprenant le décès de notre père et le  priant de m'en aviser ! Je reste anéanti par cette nouvelle brutale. Je savais, en effet, que notre père avait eu quelques ennuis de santé, mais je n'avais pas eu de lettre alarmante et je ne pouvais comprendre une issue aussi rapide. Je demande et obtiens immédiatement une permission et je pars pour DUNKERQUE (40 Kms) en faisant de l'auto-stop, avec l'espoir de trouver là-bas le soir même, un train m’amenant à PARIS.

               Des camions successifs me transportent jusqu'à la gare d’où je puis partir vers 21 h pour n’arriver à PARIS, d'ailleurs, que le lendemain matin a 1O h. Ne pouvant repartir avant le soir je vais voir ma cousine Paulette de LEOUBES qui se trouve à PARIS chez des amis et dont j'avais l'adresse et je passe la journée avec elle. Elle m'accompagne à la gare de LYON le soir à 19 h et je rencontre sur le quai, mon oncle Robert VALERY ( frère de ma belle-mère ) et près de mon train, Eugène qui, avisé comme moi du deuil nous frappe, partait aussi pour DRAGUIGNAN. Nous faisons donc le voyage ensemble, sans nouvelles d'Antoine qui, à ce moment-là, se trouvait dans l'AISNE près de BERCY en BAR. Arrivés à DRAGUIGNAN, le lendemain dans la journée, nous trouvons notre mère effondrée, Mymy et Suzanne qui était alors avec elles, et bien entendu, Madeleine, qui était sur place. Nous apprenons alors que notre père qui avait eu une crise de vessie avec infection, était en traitement depuis quelques jours sans que son état puisse inspirer d'inquiétude .En quittant son lit dans l'après-midi du 5, il s'était subitement affaissé, terrassé par une embolie qui l'emportait sans lui laisser la possibilité de dire un mot. Le lendemain matin eurent lieu ses obsèques. Nous conduisîmes le deuil Eugène, Mymy et moi, notre mère ne pouvant supporter cette fatigue. Il y avait une foule immense et les discours prononcés devant la tombe furent très émouvants, en particulier celui de M. Joseph GUBERT.

 

Une dépêche d'Antoine annonçait son arrivée pour le lendemain. Nous allons l'attendre aux Arcs, Suzanne et moi. Nous sommes donc tous réunis et désemparés par ce deuil  si cruel qui nous surprend à un moment où nous devons vivre tous dispersés ! D'autre part il faut s'occuper de la maison de commerce et Eugène s'entend avec M. BRESSOUX pour que ce dernier veuille bien s'en occuper tant que durera la guerre. M. BRESSOUX, ex-associé de notre père, accepte cette charge par amitié pour nous tous et un protocole d'association provisoire est établi entre Eugène et lui. Il dirigera donc la maison au mieux des intérêts de tous. Nous sommes obligés de retourner tous trois au front quelques jours après et je retrouve mon régiment en BELGIQUE.

En été, j'obtiens ma permission régulière, au cours de laquelle j’assiste, avec Suzanne, à TOULON, au mariage de notre cousin Eugène RIGORD. Fin juillet, nous quittons NIEUPORT, pour nous rendre dans les FLANDRES Belges où nous participons à l'offensive alliée dirigée par le général ANTOINE. A fin août nous sommes envoyés au repos dans le PAS-de-CALAIS et nous restons deux semaines dans un charmant petit village, St FOLQUIN, sur le bord d'un canal où nous passons le temps à pécher. Enfin en septembre nous retournons près de NIEUPORT, à St ISDEBALD où je suis fort bien logé dans une grande villa au bord de mer et où nous restons jusqu'au début 1918.

 En Juin 1917, Antoine, malade au cours d'une permission de détente, est hospitalisé à MARSEILLE puis versé dans le service auxiliaire. Il est alors envoyé au dépôt du 65e R.I. à NANTES où il reste plusieurs mois, affecté à la garde des prisonniers allemands au camp de Laroche Maurice à CHANTENAY près de NANTES. Reversé dans le service actif il retourne à la ROCHE sur YON d'où, affecté à la compagnie de départ, il retourne aux SABLES D’OLONNE.

 Le 1er mai 1917, Georges SEGOND, ami d'enfance d’Antoine et resté très intime avec lui, pilote aviateur, est abattu avec son appareil par un pilote ennemi.

 

1918- Au cours de ma première permission de l'année, je m'arrête à TOULON, avec Suzanne et je rencontre notre cousin Louis CHOGNARD, officier de marine, qui a pris le commandement d'un transport de troupes pour l'armée d'ORIENT. Son bateau est en rade de TOULON et nous le visitons avec lui. En mai  nous sommes envoyés près de VERDUN où le maréchal PETAIN a commencé sa grande offensive qui va nous permettre de reprendre peu à peu le terrain et tous les forts perdus. Je m'installe avec  mes colonnes dans la forêt de St AIRY, où nous sommes relativement tranquilles et où nous restons jusqu'au mois d 'août. Je n'ai plus, alors, l'occasion de revoir Eugène et Antoine. Fin août nous allons prendre part à l'offensive générale qui se poursuivra jusqu'à l'armistice. Nous formons d'abord l'artillerie de soutien du bataillon de fusiliers-marins qui s'est déjà couvert de gloire et qui a enlevé le fameux chemin des Dames. Nous allons ensuite de l'avant jusqu'aux ARDENNES et l'armistice du 11 novembre nous trouve à HIRSON.

             J'avais eu, auparavant, une nouvelle permission que j'avais passée à  DURTOL en AUVERGNE où Suzanne faisait un séjour dans le célèbre sanatorium du docteur SABOURIN. Elle avait enfin des espérances de maternité et, plus par précaution que par nécessité, son médecin lui avait conseillé une cure d'un mois. Je l'avais d'ailleurs trouvée en excellent état et contente de son séjour dans ce cadre de montagne où le régime était sévère mais l'ambiance assez agréable.

             Le 13 octobre j’apprends l’heureuse naissance de mon premier enfant, un gros garçon que nous appelons Edouard en souvenir du frère de Suzanne, tué sur le front fin 1915.Tout s’est bien passé. J’obtiens d'ailleurs dès après l'armistice une permission spéciale pour cette naissance et je trouve Suzanne, réinstallée à GRASSE dans notre appartement de la villa Simon : elle est en excellente santé, comme notre petit Edouard d'ailleurs.

             Je rejoins mon régiment à la SENTINELLE, faubourg minier de VALENCIENNES où nous allons rester plusieurs mois pour la récupération du matériel laissé sur place par les Anglais et par nos troupes. En passant à PARIS, j'ai la joie d’y retrouver Mymy et son mari Dominique. Dès après l'armistice, Mymy a fait des démarches pour rentrer à LILLE et son mari à pu venir à sa rencontre à PARIS .Je suis heureux de les voir et de passer quelques heures avec eux.

 Pendant mon séjour la SENTINELLE, je reçois la visite de Mymy, qui vient passer quarante-huit heures avec moi, logée et bien reçue par les propriétaires de l'immeuble où je suis moi-même installé. Nous allons ensemble à VALENCIENNES, assister à une représentation amusante donnée au grand théâtre par une troupe de soldats anglais.

            Au mois d'août, Antoine, désigné pour la division française qui doit aller en ITALIE, renforcer le front allié, est de nouveau malade. Hospitalisé aux SABLES d’OLONNE (Cité des pins) avec une double pneumonie, il ne tarde pas à être très mal et notre mère est avisée par l'hôpital qui lui demande de venir d'urgence. C'est l'époque où la grippe espagnole fait des ravages considérables tant sur le front qu’ à l'intérieur du pays. Notre mère reste plusieurs jours aux SABLES d’OLONNE, au chevet d'Antoine qui guérit par miracle et qui, en septembre, est envoyé en permission de 45 jours dans le midi. Il passe une grande partie de sa convalescence à GRASSE auprès de Suzanne, seule chez nous.        

 1919- Nous devons, en février, quitter la SENTINELLE pour aller en occupation en ALLEMAGNE. Nous devons embarquer en chemin de fer et descendre tout le long du RHIN. Je serai chef de convoi et me réjouis du magnifique voyage qui nous est annoncé. Hélas quelques jours avant le départ je suis pris d'une grippe intestinale très violente. Forte fièvre et impossibilité de m'alimenter. Malgré mes protestations, sur l'ordre de notre médecin-chef, je suis évacué, la veille de notre départ pour l'ALLEMAGNE, sur un hôpital de LILLE où je reste plusieurs semaines très fatigué. Je dois d'ailleurs d'avoir pu me rétablir à l'obligeance et aux efforts de Mymy et de Dominique qui, tous les matins, allaient chercher pour moi dans la campagne un litre de lait, qu'ils m'apportaient à l'hôpital, seule nourriture que je pouvais absorber et qui n'était pas connue à l'hôpital. J'obtiens finalement, dès que  je suis transportable, un congé de convalescence de trois mois et je quitte LILLE le 30 mars, après avoir, la veille, célébré en une petite fête familiale avec notre soeur et son mari, l’anniversaire de leur mariage (29 mars 1913).

 Je  me rends à NICE après avoir embrassé notre mère au passage, car Suzanne est allée, avec notre petit Edouard, s'installer provisoirement avec sa mère et sa soeur dans une villa a mise à leur disposition par des amis .

En décembre 1918 j'avais obtenu une citation à l'ordre du régiment (voir le texte de la citation en annexe N°   ).

 Je me rétablis enfin et obtiens une prolongation de convalescence de trois mois. Je serai finalement démobilisé fin décembre 1919. J'avais déjà obtenu une première prolongation de deux mois.

 Antoine, après la fin de son congé, rejoint le dépôt du 65 eme R.I.à NANTES, où il administre, comme fourrier, la compagnie hors rang d’un effectif de près de 10.000 hommes. Il y restera jusqu'en septembre 1919, époque où il est démobilisé et libéré définitivement.

 1920- Eugêne a repris la direction de son commerce à DRAGUIGNAN. Antoine rentre lui-même dans la maison de commerce et songe alors au mariage dont il avait formé le projet depuis longtemps. Il avait , en effet, rencontré dans le train, alors qu'il se rendait à la ROCHE sur YON, en 1916,une jeune bretonne Myriam MESCAM, avec laquelle il avait sympathisé et qui avait accepté d’être sa marraine de guerre. Il avait correspondu régulièrement avec elle, depuis cette époque, et, peu à peu, tous deux avaient décidé d'unir leurs destinées à la fin de la guerre.

1914 - 1918http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14498
Mémoires de Guerres
http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14515
Mémoires de Guerres
Archives d'Antonin Talondocument numériséSaint-Paul-en-Forêt (Var, France)
1916 - 1981http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14519
Mémoires de Guerres
Fascicule de mobilisation de Louis Marceldocument numériséEntrecasteaux (Var, France)

Biographie du poilu :

Naissance : Louis Marcel est né le 23 octobre 1874 au Domaine de Camparnaud au Thoronet (Var) de Jean-Baptiste Mathurin d'Entrecasteaux et de Rose Cécile Pellapore de Blieux (Basses-Alpes). Ils ont trois enfants : Eulalie, Jules et Louis le petit dernier.

Mariage : le 20 avril 1899 avec Marie Marguerite Giraud née le 8 mai 1877 à Entrecasteaux (Var), couturière. De cette union naissent deux enfants : Léon Joseph Antoine né le 12 juin 1900 et Emile Victor Ambroise né le 7 décembre 1906.

Activités : les parents de Marcel sont fermiers et s'installent quelque temps après leur union à la ferme du Grand Jas à Entrecasteaux, propriété de M. Justin Olivier de Grimaud (Var). Après la guerre le 20 septembre 1919, ce dernier donnera en fermage à Louis Marcel devenu chef de famille la propriété du Grand Jas pour une période de 9 années se terminant en septembre 1929. La famille habite alors la maison du maître, une ancienne magnanerie.

En 1929, Louis achète la propriété de Campoulas à Entrecasteaux à M. Bonnet qui est à côté du Grand Jas. Sa femme Marie hérite de son père Désiré de la propriété des Clos acheté à M. Lombard en 1896. Louis hérite des Rabassières du Nord de son père. Avec Marie à force d'un dur labeur, ils achètent d'autres parcelles qui leur permettent d'agrandir leur terres. Ils s'éteignent à huit jours d'intervalle en 1965.

Service militaire : Incorporé au 11e Régiment de Dragons comme appelé le 14 novembre 1895 puis Dragon de 1ère classe le 11 février 1898. Certificat de bonne conduite accordé. Emploi spécial : sapeur.

Périodes d'exercice : dans le 11e Régiment de Dragons du 15 avril au 12 mai 1901 ;

dans le 15e Escadron du Train d'Equipages stationné à Orange du 1er au 28 février 1905 ; du 29 juin au 7 juillet 1910.

Mobilisation : campagnes contre l'Allemagne du 7 août 1914 au 4 janvier 1919.

Classe de recrutement : 1894. Numéro de matricule : 2394. 15e Région Subdivision de Toulon. Dépôt du 3e Régiment d'Infanterie d'Hyères.

Passé comme conducteur au 58e Régiment d'Infanterie le 1er novembre 1914 ; au 258e Régiment d'Infanterie comme soldat de 2e classe le 1er mai 1915. Affecté à la Compagnie de Mitrailleurs du 117e Territorial le 21 avril 1916 (conducteur). Passé à la C.M.I le 11 avril 1917 et au Bataillon de Mitrailleuses du 2e C.A le 16 juin 1918.

Envoyé en congé illimité le 25 décembre 1918.

Permissions obtenues :

Nature de la permission:

Normale : du 4 au 16 septembre 1915 ; du 1er au 13 juillet 1916 ; du 22 décembre 1916 au 5 janvier 1917 ; du 11 au 21 mai 1917.

Agricole : du 31 juillet au 28 août 1917 ; du 6 novembre au 7 décembre 1917.

Détente : du 22 mars au 14 avril 1918 (déplacement).

7/8/1914 - 4/1/1919http://memoires-de-guerres.var.fr/arkotheque/client/ad_var/memoires_de_guerres/fiche_detail.php?ref=14521
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