Biographie sommaire d'Antoine Baudoin rédigée par son petit-neveu :

"D'un carnet , il s'agit en fait d'un livre relié, car mon grand-oncle, après la guerre, s'est efforcé de reprendre les notes de son carnet plus au propre, terminant par en faire cet ouvrage assez volumineux et terriblement documenté.

Mon grand-oncle Antoine Baudoin est né le 19 août 1890 à Saint-Raphaël dans le Var. C'est le 2 août 1914 qu'il est mobilisé, rejoignant le 163ème régiment d'infanterie de Nice et c'est le 2 août 1919 qu'il obtiendra sa démobilisation.

Grâce à ce livre, j'ai pu retracer toute la vie de mon grand-oncle durant cette période, il a détaillé jour après jour ces faits et gestes les plus marquants. C'est ainsi par exemple que j'ai appris que son baptême du feu a eu lieu le 19 août 1914, le jour même de ses 24 ans.

Au fil de ma lecture, j'ai pu revivre à travers ses écrits des événements frappants de sa vie de soldat, comme des moments de la vie quotidienne à l'arrière. Les textes étant d'ailleurs assez souvent accompagnés de photos.

J'ai comme exemple la prise du tunnel des Corbeaux, appelé également par les Allemeands le tunnel de Gallwitz les 20 et 21 août 1917. Il y décrit avec ses mots la façon dont il a vécu l'épisode puisqu'il y a participé. Et il est intéressant de retrouver à la page suivante un article ed journal de l'époque qui parle du même événement pour les mettre en correspondance.

Car il faut noter que mon grand-oncle a fait un énorme travail de documentation. Il a découpé des articles de presse pour les mettre dans son carnet au fur et à mesure des événements et ce sont ces mêmes articles qu'il colle ensuite dans ce livre. Ils permettent d'apporter une vision globale parfois et sont souvent à mettre en relation avec la quantité impressionnante de cartes détaillées et annotées par mon grand-oncle.

Un autre exemple, qui m'a frappé lui aussi, concerne un assaut mené au camp de Châlons, à grand renfort de cartes et de schémas, il retrace tout le déroulé de l'assaut :

Les exercices de préparations et le travail de l'artillerie d'abord, du 3 avril au 16 avril 1917.

Puis l'assaut qu'il décrit ainsi : "Le 17 avril. Les 4 divisions de la division du Maroc sont en lignen prêts à bondir. Notre artillerie serre de plus en plus son barrage, nous sommes sous une véritable voute de fer et de feu. L'assaut est donné à 4H45, il fait encore nuit et il neige."

S'en suive la description des combats, les prisonniers, l'artillerie qui ne carde pas ses tirs et atteint ses propores lignes, les mais tués par des obus, alors même qu'ils prenaient leur repas juste à ses côtés, les conter-attaques aussi dont celle-ci : "[...] le caporal Labatut déclenche immédiatement le barrage avec ses fusils-mitrailleurs et nous soutenons le combat par un tir très nourri [...]. En un clin d'oeil, Fritz, chevaux et caissons ne font qu'un amas sanglant et gluant de chairs criblés par la mitraille que nous leur envoyons presque à bout portant (6 à 8 mètres environ)."

Pour autant, cet ouvrage ne se limite pas à la vie de mon grand-oncle sur la période 1er août 1914-3 août 1919. Dans un second temps, il a rajouté au fur et à mesure des années et des événements les documents, les coupures de presse et les photos de sa vie d'ancien combattant. Ce n'est plus un témoignage direct de la guerre mais il s'agit d'une suite que j'ai pensé importante à inclure à la contribution".

Alain Baudoin, La Seyne.